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Gestion des eaux pluviales
L'urbanisation du territoire a conduit à une imperméabilisation des surfaces aménagées et a une évacuation rapide des eaux par des systèmes d’assainissement majoritairement unitaires dans une approche de type hygiéniste. Cet aménagement du territoire a fortement modifié le cycle naturel de l'eau. Il a généré des inondations et des pollutions du milieu naturel par débordement de réseaux.
Pour faire face à ces nuisances, les autorités organisatrices des services publics d’assainissement ont mis en œuvre des investissements lourds pour protéger leurs secteurs les plus sensibles par des bassins de stockage restitution souterrains et modernisé également leur parcs de station d’épuration pour en améliorer l’efficacité par temps de pluie. Les coûts d’investissement comme de fonctionnement impactent aujourd’hui de manière significative les usagers des services publics et les contribuables.
Par ailleurs dans un contexte de changement climatique où les contraintes pluviométriques se renforcent rapidement, le développement du territoire métropolitain conduit à des risques accrus d’inondation ou de pollution par débordements de réseaux et de by pass de stations d’épuration, et donc de non conformité de la performance des systèmes d’assainissement.
C’est dans ce contexte que plusieurs Autorités Organisatrices d’Assainissement régionales ont développé une approche de gestion intégrée des eaux pluviales au sein de leurs aménagements. Il est rapidement apparu que cette nouvelle approche permettait de plus de lutter contre la diminution de l'alimentation des couches superficielles du sol qui induit un déficit d'alimentation des cours d'eau et zones humides (infiltration superficielle) et un déficit de la recharge des nappes souterraines (infiltration profonde), et contre la baisse de l'évapotranspiration des plantes pourtant essentielle à la lutte contre les ilots de chaleur.
Après plus de 20 ans de développement de la gestion intégrée des eaux pluviales, il apparait qu’elle reste peu étudiée et que sa généralisation serait facilitée par développement de la connaissance sur plusieurs axes.
Il s’agit de vérifier que les techniques alternatives ne favorisent pas la diffusion de traces de pollution dans notre environnement. Au-delà des pollutions accidentelles qu’elles peuvent gérer efficacement par stockage dans les premiers centimètres du sol, il s’agit notamment de vérifier que les pollutions dites diffuses sont bien gérées correctement par les capacités épuratoires des sols mobilisés.
Les règles de dimensionnement de ces techniques restent également à consolider pour en optimiser le dimensionnement ou en favoriser le déploiement sur des sols réputés peu favorables à l’infiltration. Pour ce faire, une meilleure prise en compte de la transmissivité horizontale des nappes superficielles ou du rôle de la biodiversité, notamment de l’évapotranspiration, apparaissent essentielles.
Les effets positifs de la gestion intégrée des eaux pluviales sur la biodiversité, la lutte contre les ilots de chaleur ou le cadre de vie restent encore peu documentés même s’ils suscitent un intérêt croissant des acteurs de l’acte de construire.
En milieu rural, le phénomène d’érosion des sols reste difficile à appréhender malgré ses enjeux économiques et inondations. Pour autant, la co-construction de solutions conjuguant aménagement du territoire et adaptation des pratiques culturales passe par une meilleure compréhension de ce phénomène complexe.